14 sept. 2012

Bordeaux grand cru



Aller vivre à Paris ? Moi ? Never !
Mais franchement, pourquoi ? Le boulot ? L'actualité vue depuis un bureau gris, non merci. Je préfère les reportages au grand air.
Ah oui, la culture, peut-être. Alors là franchement, je ne peux pas vous laisser dire ça. J'étais il y a quelques minutes encore avec Martin Parr, j'ai croisé cet après-midi deux prix Pritzker, et pas plus tard que ce matin, j'étais pas loin de prendre un petit-déj avec Tobia Scarpa. Juste avant de croiser Woody Allen. Nan je déconne. (juste pour Woody, hein).
Bon, tout ça pour dire que la rentrée culturelle bordelaise est joliment bien chargée. J'en suis ravie, car pour une fois, j'ai en plus le temps d'en profiter.

Tout a commencé hier jeudi soir par une soirée Pecha Kucha, qui s'est terminée dans le bon ptit pub du coin. Pour être complètement honnête avec vous, n'en déplaise aux bien-pensants culturels branchouilles, je n'ai pas spécialement accroché. La faute aux copains pas vus depuis longtemps, au verre de Bordeaux franchement dégueulasse (ça craint un peu de servir du mauvais vin dans un événement comme ça à Bordeaux, non ?), à ma situation géographique très près de la porte et des fumeurs, et du bruit. Et comme je suis un peu sourde, c'était pas brillant. J'ai juste eu le temps d'aimer la joyeuse prestation d'Oscar Galea, enfin je suppose que c'était lui vus les bijoux présentés. (http://www.oscargalea.com ) Et après il y a eu les Beatles et le cheeseburger. On ne se refait pas. Du coup, j'écoute Yesterday...

Ce matin, pieds serrés et ampoules rouge vif dans mes nouvelles pompes rutilantes, me voilà prête à aller découvrir la famille Scarpa. Là, horreur, malheur. J'ai regretté la visite presse en petit comité de la veille, négligée par flemme. Pour information, cet article a failli s'intituler "Je hais les vernissages", mais celui du soir m'a fait changer d'avis. Entre ceux qui viennent juste pour le buffet, ceux qui jugent bon de discuter très fort devant l'oeuvre sans la regarder, ceux qui visitent à contre courant en poussant tout le monde et en disant "Oh la la mais je suis à contre courant", j'ai cru défaillir. J'ai pu tout de même entrevoir quelques beaux objets qui mériteront bien une deuxième visite, et des plans, des photos, de l'architecture qui fait rêver, des pierres, de l'eau, Venise, de l'espace et de la lumière qui s'infiltre. C'est la première fois que père et fils sont réunis dans une même expo, paraît-il. Tobia, le fils, qui était là, n'a pas manqué de dire qu'il aimait son père, même si celui-ci lui avait "volé ses idées".



Revigorée dans ma quête culturelle, j'ai enfourché mon vélo magique direction le H14 où je dois bien vous le dire, j'ai adoré l'expo de Marc Barani au rez-de-chaussée. "Patrimoines : héritage, hérésie", ce sont des vidéos que je n'ai pas toutes regardées, mais qui m'ont bien faite voyager, à Ouagadougou, Dubaï, Beyrouth... Devant les belles images de Dubaï, j'ai re-vécu mon voyage de 2010, revu cette ville dans tous ses paradoxes, ses absurdités et ses côtés attachants. J'ai aussi été très émue devant ce petit film tourné au Danemark, dans ce village ancien reconstitué, qui vit à toutes les heures du passé, et où des visiteurs atteints de la maladie d'Alzheimer ont retrouvé une partie de leur mémoire. Là j'ai découvert le joli concept de "patrimoine thérapeutique" qui, si l'on s'y penche un peu, est quand même tout retournant. A l'étage, autant de plaisir devant les maquettes des grands projets pour l'avenir de Bordeaux. Vraiment pas déçue du choix de la ville pour la gueule du futur Centre culturel et touristique du vin (en comparaison avec les autres finalistes, le projet lauréat est vraiment magnifique). Et complètement fan du 1er prix de design, "un café dans les nuages", qui m'a donné envie de m'y mettre (au café, pas au design). Je vous laisse le soin d'aller le découvrir, c'est vraiment top !



Voilà, ça ne pouvait que bien se terminer. Tram A direction Mérignac-Centre. Puis la Vieille Eglise. Là, Martin Parr, son regard mutin et ses égéries kitsch m'attendaient. Enfin presque, parce que j'étais en retard. J'ai quand même eu la chance de voir cet immense photographe (au moins 1m80 et des chaussures ouvertes avec chaussettes en-dessous et chemise à carreaux de toute beauté) nous parler mode, rigoler de voir un maladroit faire tomber ses cadres accrochés, poser avec tous ses fans et parfois même voler leur appareil photo le temps d'un cliché. Franchement, très sympa. J'avoue, j'ai moi aussi joué les groupies et eu ma petite image avec le monsieur. Je vous conseille cette expo (jusqu'au 31 octobre, Vieille Eglise Saint-Vincent à Mérignac), vraiment. L'artiste a expliqué qu'il avait voulu "montrer la mode en enlevant son côté glamour" (je confirme !). Il y a de la couleur, du sujet décalé en-veux-tu-en-voilà, du Dakar et du Cuba, un regard espiègle, toujours tendre dans la critique, des grands noms de la couture, et un lieu magnifiquement rénové. Martin Parr a lui-même confié que c'était "une des plus belles galeries dans laquelle j'ai montré mon travail". Il a aussi dit que les Français l'aimaient "bien parce que j'arrive à me moquer des Britanniques, ça vous évite d'avoir à vous en moquer vous-même", mais ça n'a rien à voir. Il a regretté qu'il n'y ait pas de petit pot (nous aussi). Cela dit, ça évite le vin dégueulasse. Mais c'était quand même super chouette.






Alors ce week-end, filez, venez, oubliez le Bassin d'Arcachon et visitez-moi tout ça. Ca fera plus de place sur la plage ;-)

A très vite,

Pau.

2 commentaires:

  1. bof bof bof toulouse est bien meilleur pour la culture vous devriez aller plus souvent dans la ville rose. Question expo c'est bien mieux que bordeaux. alors alors?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour votre commentaire.
      Je serais ravie de parler des expos et actualités culturelles de la région toulousaine, et je ne doute pas de leur qualité. Mais voilà, je vis à Bordeaux alors c'est quand même plus pratique !

      Supprimer