18 mars 2012

Trilogie new-yorkaise #3 Instants


Dix jours plus tard, que reste-t-il de New-York ?
Après vous avoir parlé de bouffe, de musées, de beaux endroits, de clichés...

Il reste des instants drôles, émouvants, uniques, si propres à New York.

Ces quelques minutes passées dans un salon de coiffure en plein coeur de Chinatown. Qui auraient pu être à Hong Kong. Partout où il passe en voyage, mon homme aime aller se faire couper les cheveux. Résultat : parfois des coupes improbables, souvent réussies (la coiffure, c'est universel !), mais toujours des moments drôles, cocasses, empreints d'une vraie réalité de la ville. Comme si nous étions "a part of it" (ça y est, vous avez la chanson dans la tête ? Moi ça fait dix jours !)

Là, il y a eu d'abord les regards interrogateurs des dix employés du petit salon, pas franchement habitués à voir des ptits blancs s'aventurer ici. De mon côté, je ne sais déjà pas expliquer ce que je veux comme coupe de cheveux en français alors en chinois... Pendant qu'il passe entre les mains rapides de l'employée timide, je bouquine le ELLE américain (pas mal, au fait...) A côté, une fille coiffée façon choucroute eighties, dans sa doudoune vert fluo, joue à un truc qui bipe très fort et tout le temps sur son portable. Elle chante très fort et mal aussi, en écoutant à la radio, un truc du genre Céline Dion ou Patrick Fiori local. Elle n'est pas là pour se faire coiffer (dommage), ni pour papoter avec les copines coiffeuses. Là pour être là. Des petites mains s'affairent dans tous les sens. Balayage, nettoyage, coupes à la chaîne. La gentille timide soigne mon homme, cheveu par cheveu, dans une concentration extrême. Le patron, derrière son comptoir observe bien sévèrement tout ça. Du fond de mon siège, je me marre... En partant, on nous remercie mille fois. Pour 8 dollars, on a presque honte.
Et finalement, la coupe était parfaite !



Il reste Times Square, qui vibre à toute heure du jour ou de la nuit. Le soir, trois jeunes black américains nous font un show de sauts impressionnants, de figures, de danse et d'humour. Partout on monte sur les échafaudages pour les voir. Le monde entier défile sur les écrans mais une partie de la ville est scotchée sur ces trois mecs. Torses nus quand tout le monde se gèle par -10°. Eclats de rire, rap à fond, public qui crie et encourage...



Il y a God Save America et Obama. Mais pas tant que ça. Il paraît que New-York, au fond, ce ne sont pas les Etats-Unis. Par contre, il y a bien ce drapeau, partout, à toutes les sauces, dans toutes les têtes et sur tous les coeurs. Ce patriotisme, cet amour pour la patrie si loin de nous petits Frenchies. Au-dessus de tout, il flotte sur les immeubles de Wall Street à Rockefeller, en passant par les petites maisons de Brooklyn. Et il y a ce memorial. Tout ralentit au fur et à mesure que l'on approche. Comme si la ville avait gardé ici son rythme de deuil permanent. Près des grands carrés sans fond, face aux milliers de noms inscrits à l'infini, on ne peut pas ne pas être secoué. Même si l'on a passé une demi-heure entre "checks points", sacs fouillés et dédales avant d'arriver sur The Ground Zero. Beau, sobre et intense, le mémorial est empreint d'émotion. Où étiez-vous le 11 septembre ? Moi en cours d'anglais. Les textos commençaient à circuler : un avion dans les tours jumelles ? C'est la troisième guerre mondiale ! plaisantions-nous. En rentrant chez moi, je réalisais le drame, et que nous serions pour toujours une génération 11-septembre-2001. La vie à New-York a repris son cours, mais partout, les souvenirs sont encore là.






Il reste évidemment la statue de la liberté, vue des airs, cette fois ! 25 minutes au-dessus de Manhattan qui passent à une vitesse folle. Vue d'en haut, elle est bel et bien mythique ! Et l'Empire State building, le Brooklyn bridge, le Madison square garden... P***** ! Quelle expérience de fou !



Il y a Central Park, un dimanche après-midi. L'hommage à John Lennon, les calèches. Et une démonstration de patinage artistique de mini-miss absolument nulles ! Les chutes, les pleurs, le trop-plein de paillettes et de gel sur le chignon, les mamans fans et les papas qui filment.




Il reste les boutiques de fou. Heureusement que je n'avais pas prévu de budget shopping... Les magasins de déco incroyables (coup de coeur pour West Elm et Ochre). C'est ici que tout commence, je vous le dis !



Il reste les New-Yorkais, attentifs, tout simplement gentils. Qui demandent d'où vous venez, qui s'arrêtent spontanément lorsqu'ils vous voient chercher sur une carte. Qui veulent savoir comment vous allez, sincèrement en plus, partout, tout le temps. Qui ont le smile et la pêche, quand ils arpentent la ville avec leur immense mug de Starbuck's à la main. Qui parlent trop fort mais qui croquent leur pomme à pleines dents.

Il y a les chauffeurs de taxi, de tous styles et toutes langues. Ceux qui se font insulter à coup de "Fuck" dans tous les sens dès notre arrivée, ceux qui adorent les Français (mais si, je vous promets, c'est possible), ceux qui sont tout le temps pleins le samedi soir tard, ceux qui comprennent rien, ceux qui nous ramènent à l'aéroport avec du bon rap en fond sonore. Snif...



Et il reste une envie d'y retourner, une motivation de conquérants. Une envie de chanter, de danser, de bouger, de créer. Une espèce de bouillonnement d'idées, de projets, de tendances dans la tête !

This is New-York !

Je reviens très vite, dans la vraie vie. La politique, Bordeaux, le boulot, tout ça, c'est bien aussi...

Pau.

3 commentaires:

  1. Ah, l'hélico...

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  2. Je reconnais bien l'énergie new yorkaise qui nous envahit, j'adore cette ville! Très chouette compte-rendu

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    1. Merci Delphine ! Cette ville est magique, que de souvenirs en relisant tout ça...

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