19 févr. 2012

Wonder mamas !


Je rentre juste d'une semaine à Paris, passée à profiter de famille et amis. Et surtout de ma petite nièce de 5 mois. Un adorable petit bout grâce à qui j'ai pu expérimenter les joies de la poussette en terrain hostile.

Bilan formel : les mamans parisiennes sont des warriors.

Ouvrez bien les yeux, je suis sûre que vous ne les avez jamais vraiment remarquées. Marchant au pas de course, sur des talons perchées, en jupe, toujours apprétées, courant derrière leur poussette. Les mecs, imaginez-vous, par exemple, vous traîner en permanence dans les rues de la capitale avec... votre sac de golf, bien rempli. A part que ce qui est dedans est encore plus fragile et précieux (si, si je vous jure). Elles jonglent entre le chic et le pratique, elles ont renoncé au sac à main pour le sac en bandoulière, elles se font les muscles en ajoutant à tout ça chaque jour ordinateur et courses sous le bras et le téléphone coincé entre l'oreille et l'épaule. Leur parcours du combattant, c'est de partir tôt, très tôt, pour aller déposer leur progéniture avant d'arriver (à l'heure si possible) au boulot. Et de rentrer tard, mais pas trop, pour pouvoir assurer la deuxième journée. Sur la route, il faut éviter les barjos qui rôdent (beaucoup plus nombreux à Paris qu'ailleurs, non ?), les trottoirs défoncés (qu'on ne remarque même plus, en marchant simplement), les grosses gouttes qui tombent des balcons, la fumée des cigarettes de la pause sur le trottoir, les bactéries qui rôdent, surtout celles des aimables qui prennent le soin, dirait-on, de venir tousser juste au-dessus de la poussette de votre trésor, les camions de livraison garés qui ne laissent passer qu'une poussette de poche... avec le sourire, toujours, penché au-dessus du petit regard impatient et agité. Et la conviction qu'on va y arriver. Je vous épargne le métro, ses escaliers, ses heures de pointe. Le bus, ses marches infranchissables et ses quotas de deux poussettes dans l'aire réservée.

Ah et puis, il y a les entrées d'immeuble aussi, avec le plus souvent ce sympathique encadrement haut de 15 cm à franchir, tout en tenant la lourde porte qui menace de se fermer à chaque instant sur la petite tête blonde, fruit de votre plus bel amour. Et ces ascenseurs, trop exigus pour qu'on y monte sereinement avec sa descendance et ses paquets dans les bras, parce que bien sûr, les appartements n'acceptent pas vraiment les poussettes. Alors on l'abandonne en bas, et l'on entame, pas à pas, sa montée vers la délivrance du troisième étage. Où il fait doux, où ça sent bon, et où la fureur de la ville vient doucement s'éteindre.

Les gens, quand vous voyez une maman courir avec sa poussette, ne la jugez pas. Working girl, maman pressée, elle ne fait que courir après le temps et organiser dans sa tête le programme, minute par minute du bain-biberon-lessiveàlancer-lingeàétendre-repasàpréparer-couches-fringuesàrepasserjustepourdemainaprèsonverra-mailsenretard. Quand elle aura eu un peu de temps pour profiter de son homme, aussi, la Parisienne aura droit au repos de la battante bien mérité.

Alors non, loin de là, m'occuper de ma petite nièce a été une contrainte. Au contraire, si vous saviez... Et toutes les mamans du monde, qui travaillent, qui s'activent, partout, connaisent leur parcours du combattant. En France beaucoup moins qu'ailleurs sans doute (ok, les papas aussi, mais je suis un peu féministe, sachez le). Mais comme dirait l'autre, il me semble que la galère, serait moins pénible au soleil. Ou en province, quoi. Moi je ne l'imaginais pas, mais j'ai touché du doigt l'énergie et le courage qu'il faut à celles qui courent derrière leur poussettes.

Les filles, Ju, chapeau bas.

A très vite,

Pau.

ps : oui, je sais, Marseille, Sarkozy, Lille, Marine, tout ça... Mais ça fait du bien de parler d'autre chose que de politique, non, de temps en temps ?

2 commentaires:

  1. La galère des transports en moins maison plein oblige, c'est tout pareil! À multiplier par le nombre d'enfants, mais quel bonheur tout de même ! Une petite pensée pour celles et ceux qui malheureusement ne connaîtront jamais ça !

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