29 févr. 2012

Les boulets font du ski

A défaut d'être sous le soleil de Los Angeles, donc, me voici sous celui des Pyrénées. Franchement, c'est aussi bien, si ce n'est mieux. On est bien moins embêtés par les paparazzis. En revanche, niveau look, c'est un peu moins la classe.

Alors que je tentais de survivre hier matin, en équilibre sur une plaque de verglas, mon bandeau me tombant sur le nez, mes lunettes de soleil pleines de buée et mes skis forcément trop lourds en train de tomber, je me suis dit à ce moment très précis, que skier, c'était un peu comme partir en reportage avec une grosse caméra et tout le matos qui va avec. Niveau galère je veux dire. Surtout quand on a un gabarit... euh... moyen, comme moi. Niveau musculature je veux dire.

Grosse caméra + pied de caméra (objet de torture inventé pour perpétuer une hierarchie sexuelle dans le métier de journaliste) + batteries de rechange + micro + sac à dos rempli de câbles la plupart du temps inutiles + cartes mémoire + portables (perso, pro, dans toutes les poches) + lumière au cas où... = check. Poids et encombrement global = non estimés.

Au ski comme en reportage télé, on part donc le coeur léger et les bras chargés. Et puis on déchante, car on se sait jamais si on arrivera au bout avec tout ce bordel sur le dos. Quelques marches à monter, et l'on arrive péniblement en haut en crachant ses poumons (et je suis non-fumeuse, en parfaite santé, jeune et dynamique, c'est dire...), avec les jambes qui flanchent sous le poids de la charge. Les mètres sont plus longs, je vous jure. Quand on se cogne, quand ça tombe, ça fait mal, très mal. On passe autant de temps à s'installer et se préparer qu'à faire la chose pour laquelle on est vraiment venu finalement : tourner, ou skier. Ensuite, il faut s'appliquer, sur chaque plan, chaque virage (oui, ça y est, mon profil sportif et mon niveau en ski commencent à se préciser pour vous, hein ?), pour éviter le flou. On arrive à la fin du parcours essoufflé et transpirant, les cheveux collés sur le visage, les vêtements dans tous les sens (ni trop chauds, ni pas assez, bien sûr, sinon, c'est l'enfer). Les courbatures du lendemain sont tout aussi appréciables, mais diversement localisées : dos en bouillie/jambes en compote... Le pire, c'est qu'on en redemande.

Au boulot, on me demande souvent (non, les hommes me demandent souvent) combien pèse ma caméra, si ce n'est pas trop difficile, si j'ai pas besoin d'un petit coup de main. Messieurs, vous avez déjà proposé de l'aide à une femme désespérée avec ses skis ? Chacun sa galère, oui !

Alors non, ceci n'est pas un papier sur le très léger sexisme ambiant dans le métier de journaliste, j'aurais LARGEMENT de quoi vous faire un autre billet, une prochaine fois. Ni sur les malheurs de Pau au ski. Juste un constat immuable : souvent, la galère est proportionnelle au plaisir pris ensuite !

Allez, j'y retourne.

A très vite,

Pau.



Ps : grand soleil. 6°. Neige bonne. Peu de monde. Départ pour NYC J-2.

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